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Ecrire sur Blake Edwards

mardi 7 février 2023, par Sébastien Rongier

Ecrire sur The Party de Blake Edwards

Les relations amicales avec Carole Aurouet produisent toujours de magnifiques effets. Après mon retour à Duchamp grâce à Duchamp et le cinéma, mon petit tour chez Musidora, j’ai pu me plonger dans l’œuvre de Blake Edwards grâce à ce projet. Merci à elle pour cette nouvelle et joyeuse aventure éditoriale, contre vents et marées.

Quand Carole m’a proposé de participer à cette collection « Les films sélectionnés » chez Gremese, je n’ai pas hésité bien longtemps. Je n’ai même pas hésité un instant. Ce film de Blake Edwards s’imposait comme une évidence. Le cahier des charges de la collection est assez précis et permet différents exercices d’analyse, assez inattendus finalement.

L’introduction ouvre un espace plus personnel : comment rencontre-t-on un film ? Quel histoire l’auteur entretient-il avec cette œuvre ? Pour ma part, l’intime croise le général et m’a permis de revenir sur une longue relation avec ce film, y compris dans sa dimension salvatrice. Car parfois le rire et la joie provoqués par un film, sauvent du marasme général.

Le prologue m’a permis de me plonger dans l’ensemble des films de Blake Edwards et découvrir une œuvre dense, complexe et d’une richesse trop longtemps oubliée. Un fois cette Party achevée, d’autres chantiers seront à ouvrir.

Le récit de film est la partie du travail le plus intéressant et inattendu. Quand on pratique l’analyse filmique, on travaille généralement sur des fragments plus ou moins longs. Il est plus rare de faire une analyse complète d’un film en se penchant sur les séquences les unes après les autres, une manière complète et précise. Cette analyse linéaire à l’échelle d’une œuvre que l’on peut pratiquer pour des recherches se formalise rarement dans l’écriture. C’est l’objet de ce récit de film qui circule dans l’œuvre et permet de dégager des lignes de forces, des enjeux esthétiques et de mise en scène, tout en élargissant les orientations discursives. C’est assez passionnant. Et surtout cela aura contribué à formaliser des intuitions sur le rôle de l’arrière-plan et sur la mécanique du gag.

L’épilogue est comme on peut s’en douter un prolongement plus qu’une conclusion. Saurait-on véritablement conclure sur ce film.

Cela dit, The Party de Blake Edwards est un film pivot tant du point de vue de la carrière du cinéaste que de sa vie, ou de la vie du monde hollywoodien qu’il dépeint dans ce film avec un férocité qui ne se démentira pas dans les films ultérieurs.

Le livre devrait paraître fin février 2023.